C’est donc depuis 6 semaines que la frontière tuniso-libyenne est bloquée par les contrebandiers de Ben Guerdane dans l’indifférence la plus totale des “Autorités” tunisiennes, et le silence assourdissant et complice des médias, des “organisations nationales” et des “politiques”.

C’est depuis 6 semaines que des centaines d’entreprises tunisiennes sont empêchées d’exporter leurs biens en Libye, subissant des préjudices énormes et perdant pied sur ce marché vital.

En voici l’explication :

En Libye, on assiste à la dilapidation totale des richesses de ce pays frère par de vraies bandes organisées, s’adonnant à des trafics divers vers les pays limitrophes :

– biens et produits alimentaires compensés

– cheptel animal

– équipements et installations endommagés durant la guerre, démantelés et bradés en ferraille

– et enfin, du carburant, objet d’un trafic aux marges faramineuses (3000% et plus) dont profitent tous les voisins (Egyptiens, Tunisiens, Maltais, Italiens …), tous s’accommodant parfaitement d’un statu quo et d’une anarchie en Libye qui leur sont profitables.

Au sud tunisien, le trafic des marchandises compensées, et notamment du carburant libyen, ont permis aux contrebandiers d’amasser des fortunes colossales qui n’ont pas été réinvesties (même dans une infime proportion) dans la région pour créer des activités formelles et des emplois, mais elles ont servi à acheter des devises étrangères et surtout des biens immobiliers dans les quartiers les plus huppés de la capitale.

Le cash, qui coule à flot, a servi aussi évidemment à acheter les consciences et le silence de TOUS. Y compris ceux qui ont besoin de financements occultes et de “soutiens” locaux…

Une vraie omerta s’installe et personne n’ose désormais avouer l’évidence : à savoir qu’au sud tunisien, IL N’Y A PLUS D’ETAT, et que c’est bien le règne des mafias qui, pour protéger leur business, sont bien capables non seulement de fermer les frontières et de prendre nos entreprises et notre économie en otage, mais demain de prendre si nécessaire les armes et de mener la guerre à l’Etat !

Un gouvernement courageux et responsable se doit d’affronter fermement et de toute urgence cette situation!

 

 

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