Mouammar Kadhafi a été lynché à mort le 20 octobre 2011 à proximité de Syrte par des insurgés. Dix ans après, la Libye ne s’est toujours pas affranchie de l’héritage des quarante-deux ans de règne du « Guide », un passif qui explique en partie la fragmentation qui a suivi la révolution. A l’heure où une certaine nostalgie de l’ancien régime affleure dans une partie de la population, les réseaux kadhafistes demeurent influents mais peinent à trouver en leur sein un chef qui pourrait « incarner une alternative » leur permettant de « rétablir l’ordre pré-2011 », estime Virginie Collombier, chercheuse et professeure à l’Institut universitaire européen de Florence.
Comment Mouammar Kadhafi est-t-il perçu en Libye dix ans après sa mort ?
La population est divisée sur l’héritage de Kadhafi. Pour les partisans de la révolution et ceux qui ont souffert de la répression du régime, si les nouveaux dirigeants ne sont pas parvenus à reconstruire un système qui fonctionne après 2011, c’est essentiellement parce que Kadhafi n’a pas su édifier un véritable Etat durant ses quarante ans de règne. Quand le régime s’est effondré, les institutions sont tombées avec lui.